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avaient plus d’attrait pour nous que les leçons de langue, et, comme dans ma famille tout le monde chantait, c’est sans doute alors qu’est né en moi le goût de la chanson. J’aurais dû aussi contracter l’habitude de parler en public ; car, toujours nommé président de notre club, j’étais obligé de faire des allocutions aux conventionnels qui passaient à Péronne et je prononçais des discours de ma composition dans les cérémonies nationales où nous avions notre place marquée. Ajoutez que, dans les grandes circonstances, on me chargeait de rédiger des adresses à la Convention et à Maximilien Robespierre.

À part cette invasion que des bambins faisaient d’eux-mêmes dans la haute politique et le peu de soin donné aux études, double inconvénient né de l’effervescence révolutionnaire, auquel M. de Bellenglise s’opposait en vain, il m’a toujours semblé que le plan d’éducation qu’il avait conçu était, quant à la base, celui qui convenait le mieux pour donner des citoyens, dans un pays où l’élection serait l’unique pivot du gouvernement.

Notre Lycurgue en avait étendu l’application à l’éducation des jeunes filles, en la subordonnant toutefois aux convenances de leur sexe.

Inculquer à l’enfance l’amour des formes et des principes établis dans la société qui l’attend, c’est