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général ne pouvait l’ignorer, car une personne de la famille de cet ami écrivit pour le lui rappeler ou le lui apprendre, pendant le procès que Béranger eut à soutenir, après sa condamnation, lorsque, contre tout droit, on voulut lui imputer à crime la publication des pièces du premier procès fait aux chansons. Or le parquet seul avait provoqué cet affaire, et M. Bellart en était le chef. C’était un terrible homme que ce magistrat : il eût volontiers traité un chansonnier comme un maréchal de France.

Pour revenir à la chanson qui donne lieu à cette note, il faut dire qu’elle se compose en partie des expressions mêmes qui choquèrent si généralement dans le discours de M. le premier président, et qu’elle fut composée le Moniteur à la main : ce qui la rendait piquante lorsqu’elle parut doit la rendre inintelligible aujourd’hui. (Note de Béranger.)

On trouve, par extraits seulement, le discours de M. Séguier, à la page 1252 du Moniteur de 1816. C’est, en effet, une étrange satire de l’œuvre de la Révolution française. Le principe d’égalité y est tourné en ridicule, et le premier magistrat de la France déclare que le Code est un livre empoisonné. (Note de l’Éditeur.)


Note LX. — Au titre.

Beaucoup de personnes d’un rang élevé à la cour eurent la déplorable idée de célébrer, dans un repas d’anniversaire, plusieurs fois renouvelé, l’entrée des troupes alliées à Paris en 1814. C’est à propos de cette réunion, qu’un mot du roi eût pu empêcher, que Béranger fit cette chanson, où l’ironie est