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ne renverse pas toujours les barrières que les opinions ont élevées entre ces mêmes hommes. (Note de Béranger.)


Note L. — Au titre.
(Cette chanson, dans l’édition de 1821, porte la date de 1815.)

Né d’un père qui, trompé par quelques traditions vagues, croyait à la noblesse de sa famille, bien qu’il ne fût que le fils d’un cabaretier du village de Flamicourt, près de Péronne, et qui ajoutait toujours à son nom la particule nobiliaire, Béranger la reçut dans ses actes de naissance. Il ne s’en serait jamais paré, sans la nécessité où il fut d’établir une différence entre son nom et celui de plusieurs Béranger qui, lors de son début, avaient quelque réputation littéraire. Ayant vu plusieurs de ses vers attribués à un M. Béranger de Lyon, qui eut à souffrir de cette erreur, les vers étant fort mauvais, il prit le de vers 1812, et le fit même précéder de ses noms patronymiques (Pierre-Jean). À la Restauration, il continua de signer ainsi ses chansons, regardant comme ridicules ces altérations de noms, espèce de concession qui n’est qu’une faible garantie politique. Il était bien sûr d’en pouvoir donner d’autres. Longtemps le faubourg Saint-Germain le crut vraiment noble, même encore après la chanson du Vilain, ce qui ne contribua pas peu à augmenter la haine qu’il inspirait. Quand il eut enfin bien établi sa roture, ces messieurs et ces dames disaient alors que c’était parce qu’il était sans naissance qu’il faisait la guerre aux privilèges.

Le troisième couplet de cette chanson fait allusion à tous ces hommes d’ancienne noblesse qui, las d’une retraite forcée