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Passy[1], Fontainebleau[2], Tours[3], m’ont vu chercher la retraite et le silence, et c’est dans cette dernière ville que j’écris cette notice, que j’achèverai peut-être ailleurs.

Après avoir douté de moi-même toute ma vie, il serait cruel d’avoir à douter des autres avant de mourir. Heureusement j’ai assez étudié le mouvement actuel du monde pour en tirer une conclusion consolante, en dépit des sinistres prédictions que les mécomptes personnels font éclater de toutes parts. Le triomphe de l’égalité se prépare en Europe, et la gloire de ma chère patrie sera d’avoir réclamé la première, au prix des plus grands sacrifices, le gouvernement de la démocratie, organisé par les lois qui sont le besoin de tous. Je puis donc rendre grâce à Dieu des espérances qu’il me donne pour la cause que j’ai servie et qui aura mes derniers vœux et mes dernières chansons.


Tours, janvier 1840.
  1. En 1833.
  2. En 1835.
  3. En 1836.