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dit que Blücher, Gneisnau, Bulof et plusieurs membres des sociétés secrètes allemandes détestaient les Bourbons et avaient fait au général Maison[1] la proposition de s’en débarrasser et de tomber, Prussiens et Français réunis, sur les Anglais, à qui Blücher ne pardonnait pas de vouloir s’attribuer le gain de la bataille de Waterloo, qui eut été pour eux une défaite, sans le secours inespéré des corps prussiens que Grouchy laissa échapper. Au moins est-il certain que des ouvertures furent faites à Maison, revenu de Gand mécontent de ceux pour qui il y était allé ; mais il est difficile de spécifier le sens et la valeur des pourparlers qui eurent lieu. Ce qui est vrai, c’est que le roi de Prusse n’était plus le maître de son armée. Ce ne fut qu’à l’arrivée d’Alexandre, qui se fit un peu attendre, que cessèrent les hostilités de Blücher, bien que l’autocrate parût lui-même fort refroidi pour la famille restaurée, à cause de la révélation qu’il avait eue d’un projet d’alliance entre la France, l’Autriche et l’Angleterre, négocié en 1814 par M. de Talleyrand.

Le peu de bienveillance d’Alexandre et la conduite

  1. Le maréchal Maison est né à Épinay, le 19 décembre 1770. Il fut fait général après la campagne d’Austerlitz. En 1814, il se conduisit en patriote, et avait pris sur lui de courir au secours de Paris avec les troupes du Nord, lorsqu’il fut arrêté par la nouvelle de l’abdication de l’Empereur.