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Quand le destin nous frappe,
Gaîment sachons souffrir ;
Mourir va de soi-même,
N’en ayons point souci.
Bien vivre est le problème
Qu’il faut résoudre ici.

Salut au monastère, etc.

Des ordres que l’on cite,
Vivent les Templiers,
Qui n’avaient d’eau bénite
Qu’au fond de leurs celliers !
On préfère, après boire,
Quand sagement on vit,
Les psaumes de Grégoire
Aux chansons de David.

Salut au monastère, etc.

Frères, j’ai vu le diable ;
Il a peau fine, œil doux,
Teint frais, gorge impayable,
Bouche à nous damner tous.
De ses bras où l’on brûle,
Enfin, sorti vainqueur,
Je reprends ma cellule
Et viens chanter en chœur :

Salut au monastère
Où tout moine est fervent.
Je sonne avec mon verre
    C’est un bon frère
Qui rentre au couvent.