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l’intérieur. J’aurais pu penser à M. de Fontanes, également ami de mon protecteur, qui m’avait dit lui avoir lu mes vers ; mais on m’avait parlé de l’indépendance de caractère d’Arnault, qui en effet n’avait pu s’avancer dans la faveur du Premier Consul : cela détermina mon choix. Arnault devint bientôt un ami pour moi, et, si les bornes de son crédit ne lui permirent de me placer que trois ans plus tard[1], il ne m’en donna pas moins sans cesse des marques d’un véritable intérêt, et m’ouvrit les portes du monde littéraire, que jusque-là je n’avais pu fréquenter.

Il eût voulu me voir écrire dans les journaux[2] ;

    quelconque. Je l’attends avec impatience, et quelle que soit votre détermination à mon égard, je n’en serai pas moins toujours, avec considération, monsieur, votre très-humble serviteur. »

  1. Le 1er  juillet 1809.
  2. Dix ans plus tard, quand sa réputation commençait, Étienne lui proposa de faire un feuilleton de théâtre. D’accord avec lui-même, Béranger lui répondit :
    Novembre 1816.

    « Mon cher Étienne, si vous avez été au café depuis deux jours, vous avez dû trouver étrange de ne m’y point voir. Mais la proposition que vous m’avez faite était si séduisante, que j’ai craint que les instances de votre amitié, en rendant la séduction complète, ne m’empêchassent de considérer la chose sous son véritable point de vue.

    « Après avoir pris des conseils (avec la discrétion que vous m’aviez recommandée), je reste seul contre tous et, malgré cela, je me sens encore la force de refuser une offre si brillante. J’ai une conscience trop timorée pour faire le métier de journaliste. Mon caractère ne serait point là placé convenablement, et, dès lors, plus de bonheur