Je le vois,
À ma voix,
Voler vers qui m’implore.
Ses ailes font éclore
Richesse, honneurs, amours
Et beaux jours.
Quelque soif qui m’embrase,
Il peut remplir le vase
Que ma bouche a tari.
Baisez-moi, Colibri,
Colibri !
Je puis voir
Son pouvoir
Franchir l’espace et l’onde,
Du Pérou, de Golconde
M’apporter, dans nos ports,
Les trésors.
Mais, non ; point d’opulence,
Quand un peuple en silence
Souffre et meurt sans abri.
Baisez-moi, Colibri,
Colibri !
Je puis voir
Son pouvoir
Me donner des couronnes,
Des palais à colonnes,
Des gardes et l’amour
D’une cour.
Mais, non ; j’en sais l’histoire :
Le monde, à tant de gloire,