CHANT FUNÉRAIRE
Quoi ! sourd aux cris d’un long Miserere,
Sous ce drap noir, que j’asperge en silence ;
Quoi ! ce cercueil, de cierges entouré,
C’est mon ami, c’est mon ami d’enfance !
Cessez vos chants, prêtres ; c’est à ma voix |
bis. |
Descendu là, sans s’appuyer sur vous,
Dans l’autre vie, il entre exempt d’alarmes.
Qu’est-il besoin que votre Dieu jaloux,
De son enfer vienne effrayer nos larmes ?
Cessez vos chants, prêtres ; c’est à ma voix
De le bénir pour la dernière fois.
Son âme, hélas ! trop tôt prenant l’essor,
Tel un fruit mûr qu’un jeune enfant dérobe,
Nous est ravie. Un ange aux ailes d’or
L’emporte au ciel dans le pan de sa robe.
Cessez vos chants, prêtres ; c’est à ma voix
De le bénir pour la dernière fois.