Ne pleurez pas ;
Marchez au pas,
Au pas, au pas, au pas, au pas !
Conscrits, vous ne troquerez guères
Bras ou jambe contre une croix.
J’ai gagné la mienne à ces guerres
Où nous bousculions tous les rois.
Chacun de vous payait à boire
Quand je racontais nos combats.
Ce que c’est pourtant que la gloire !
Conscrits, au pas ;
Ne pleurez pas,
Ne pleurez pas ;
Marchez au pas,
Au pas, au pas, au pas, au pas !
Robert, enfant de mon village,
Retourne garder tes moutons.
Tiens, de ces jardins vois l’ombrage :
Avril fleurit mieux nos cantons.
Dans nos bois, souvent dès l’aurore
J’ai déniché de frais appas.
Bon dieu ! ma mère existe encore !
Conscrits, au pas ;
Ne pleurez pas,
Ne pleurez pas ;
Marchez au pas,
Au pas, au pas, au pas, au pas !
Qui là bas sanglote et regarde ?
Eh ! c’est la veuve du tambour.