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ainsi ? Dans un article intitulé : Bicêtre, la chaîne des forçats, Béranger. Rapprochement infâme, par lequel on semblait exprimer l’horrible vœu de voir Béranger accouplé à des galériens ! de le voir figurer à la chaîne des forçats, en remplacement sans doute de ce Contrafatto, dont les défenseurs exclusifs de la morale publique et religieuse ont si bien prouvé l’innocence et la candeur, en le défendant contre l’immoralité du siècle. (Mouvement dans l’auditoire.)

« C’est ainsi qu’on attaque un grand talent, un noble caractère. Non, la France ne peut prendre part à des accusations ainsi portées ! elle environne Béranger de son affection et de son admiration, parce qu’au fond de toutes ses poésies se trouve une moralité profonde, que ses accusateurs ne peuvent atteindre qu’en ne les comprenant pas. »

Me Barthe arrive ici à la discussion de la prévention d’outrage à la personne du roi, résultant des deux chansons, la Gérontocratie et le Sacre de Charles-le-Simple.


« Dans la première de ces chansons, dit l’avocat, l’auteur a voulu faire entendre que si la France retombait sous la main des hommes qui veulent réédifier le présent avec les débris du passé, il en résulterait telles et telles conséquences. Il a voulu parler de ces hommes qu’un des écrivains les plus anciens de notre époque a peints d’un seul trait en les représentant :


« Au char de la Raison attelés par derrière. » (On rit.)


(Tous les regards se portent sur M. Andrieux, assis à côté de l’honorable M. Sébastiani.)