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milieu du luxe sur les impôts payés par les persécuteurs.

« Ah ! messieurs, s’il était vrai que la morale religieuse ou que la religion de l’état eussent reçu de véritables atteintes dans ces derniers temps, ce ne serait ni la saillie du poëte, ni la prétendue licence des écrivains qu’il faudrait accuser. Je demanderai à ceux qui se disent les seuls défenseurs de la religion, si plus d’une fois des actes patents n’ont pas démontré au pays que la religion était invoquée par eux pour couvrir des vues d’ambition et même des intérêts honteux.

« Vous dirai-je ce que j’ai vu moi-même, aux élections de 1827, dans Paris, dans la capitale du pays le plus civilisé de l’Europe ? Quelques noms manuscrits furent ajoutés sur les listes. En vertu de cette inscription, sept individus, revêtus du costume ecclésiastique, se présentent pour voter. Le serment est prêté ; le bulletin est déposé. Messieurs, il a été reconnu, avoué, jugé, qu’aucun de ces électeurs, pris dans les congrégations des Lazaristes et des Missions-Étrangères, ne payait un sou de contributions. (Mouvement.)


« Voilà de ces faits déplorables, dont les journaux ont retenti, et qui semblent dire à une population : « La religion n’est qu’un drapeau pour guider un parti ; elle n’est plus la haute sanction de la morale. »

« Vous avez vu la moralité de tout le poëme, en voici le résumé :


Ce pauvre diable ainsi parlant,
Mettait en gaîté tout l’hospice,
Il éternue, et s’envolant,
L’ange lui dit : Dieu te bénisse !