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tendre par le mot de réimpression ? C’est la reproduction d’un ouvrage entier ou dans une partie notable, mais isolément, et non celle de quelques passages qui se trouvent incrustés dans un arrêt, car c’est alors l’arrêt qu’on reproduit. La réimpression n’existe que dans le cas où il y aurait lieu à la poursuite en contrefaçon, si elle était faite par un autre que l’auteur.

Examinant ensuite la question d’intention, Me Dupin dit qu’un fait criminel peut bien s’excuser quelquefois par l’intention, mais qu’un fait innocent en lui-même ne peut jamais être incriminé par une intention supposée mauvaise, lorsque d’ailleurs tous les faits repoussent cette supposition. Il discute ces faits et expose les motifs légitimes qu’a eus de Béranger de publier son procès. Il montre ensuite que, si l’on condamnait M. de Béranger, il faudrait ordonner la suppression de l’arrêt. Ainsi l’on verrait une cour royale ordonner la suppression d’un de ses arrêts comme dangereux.

Me Dupin termine sa brillante plaidoirie par un résumé plein de force et de clarté. « Si je n’ai pu vous convaincre, dit-il en finissant, un autre saura vous persuader. »

Il cède la parole à M. Berville, qui s’exprime en ces termes :


« Messieurs Les Jurés,

« Pourquoi sommes-nous devant la cour d’assises ? quel crime si grave a pu soulever contre nous la sévérité du ministère accusateur ? Je cherche un corps de délit, et je trouve un arrêt de cour royale ; je cherche un coupable, et je vois un homme qui a publié sa défense avec des pièces justificatives. Du côté