bauche ; il a seulement dit et très-délicatement exprimé, que le mal pouvait être racheté par le bien. Pensée tout à fait évangélique[1].
« Nous ne parlerons pas, a dit encore monsieur l’avocat-général, de la chanson intitulée les Chantres de paroisse, où, selon le prévenu, le séminaire n’est qu’un hôpital érigé aux enfants trouvés du clergé. »
« Vous n’en parlerez pas ; et toutefois vous en parlez, en signalant le trait que vous croyez le plus propre à soulever l’opinion du jury contre l’auteur ; je dois donc entrer dans quelques explications.
« Cette chanson est intitulée les Chantres de paroisse ou le Concordat de 1817, ce qui est déjà utile à savoir :
Gloria tibi, Domine !
Que tout chantre
Boive à plein ventre.
Gloria tibi, Domine !
Le Concordat nous est donné.
« Ce qu’on dit des chantres est justifié d’avance par ce qu’en a dit Boileau :
Et de chantres buvants les cabarets sont pleins.
« Quant au Concordat, il faut considérer qu’il n’a
- ↑ On n’avait pas le texte même de l’Écriture pour le citer à l’audience ; le voici :
« En même temps une femme de la ville, qui était de mauvaise vie, ayant su que Jésus était à table chez Simon le Pharisien, y vint avec un vase d’albâtre plein d’huile et de parfum ; et, se tenant derrière lui à ses pieds, elle commença à les arroser de ses larmes et les essuyait avec ses cheveux ; elle les baisait et y répandait ce parfum. Ce que le Pharisien qui l’avait invité, considérant, il dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait que celle qui le touche est une femme de mauvaise vie. Alors Jésus, prenant la parole, » fait ressortir tout ce qu’a de touchant l’humble dévouement de la Madeleine, et il ajoute : « C’est pourquoi je vous déclare que beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé. »
(Évangile selon saint Luc, chapitre vii, v. 37 et suiv. Traduction de Sacy.)