Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


        Quel brillant cabaret !
        Là, rois, princes, princesses,
        Rubis, perles, velours ;
        Tout jusqu’à des caresses ;
        Tout, hors de vrais amours.

Dansez vite ! obéissez donc
Au ménétrier de Meudon ;
Dansez vite ! obéissez donc,
Il est le roi du rigodon.

        Il joue, et l’on dédaigne
        Ce qu’il y met de soin.
        Où l’ambition règne
        La gaîté perd son coin.
        Maint danseur de quadrille
        Se dit : N’oublions pas
        Que plus le parquet brille
        Plus on fait de faux pas.

Dansez vite ! obéissez donc
Au ménétrier de Meudon ;
Dansez vite ! obéissez donc,
Il est le roi du rigodon.

        Dieu ! chacun bâille ! ô rage !
        Guilain désespéré
        Fuit, et meurt au village,
        De tout Meudon pleuré.
        La nuit, revient son ombre.
        Oyez ces sons lointains.