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                Explique son grimoire,
        Condamne jusqu’à nos chansons.
        Mais, grâce au vin que nous pressons,
        Que lui-même il chante après boire,
La liberté, la gloire, et cætera.
Amis, chez nous la gaîté renaîtra.
        Ah ! ah ! la gaîté renaîtra.

        Si le curé, peu tolérant,
                        Gronde sans cesse,
                Et veut qu’on se confesse,
        Son gros nez rouge nous apprend
        L’intérêt qu’à nos vins il prend.
        Pour en boire ailleurs qu’à la messe,
Sur chaque mort qu’il dise un Libera.
Amis, chez nous la gaîté renaîtra.
        Ah ! ah ! la gaîté renaîtra.

        Que du châtelain en souci
                        L’orgueil insigne
                Au bonheur se résigne ;
        Il verra les titres qu’ici
        Noé nous a transmis aussi.
        Ils sont sur des feuilles de vigne ;
Aux parchemins il les préférera.
Amis, chez nous la gaîté renaîtra.
        Ah ! ah ! la gaîté renaîtra.

        Beau pays, fertile et guerrier,
                        À la souffrance
                Oppose l’espérance.
        Au pampre tu peux marier