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MA LAMPE


chanson


ADRESSÉE À MADAME DUFRESNOY



Veille encore, ô lampe fidèle
Que trop peu d’huile vient nourrir !
Sur les accents d’une immortelle
Laisse mes regards s’attendrir.
De l’amour que sa lyre implore,
Tu le sais, j’ai subi la loi.
Veille, ma lampe, veille encore :
Je lis les vers de Dufresnoy.

Son livre est plein d’un doux mystère,
Plein d’un bonheur de peu d’instants ;
Il rend à mon lit solitaire
Tous les songes de mon printemps.
Les dieux qu’au bel âge on adore
Voudraient-ils revoler vers moi ?
Veille, ma lampe, veille encore :
Je lis les vers de Dufresnoy.

Si, comme Sapho qu’elle égale,
Elle eût, en proie à deux penchants,