Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je n’en veux voir que la lumière.
Muses, restez ; restez, Amours.

Enfin aux calculs qu’on entasse
Si les cieux n’obéissaient pas :
Plus d’une erreur passe et repasse
Entre les branches d’un compas.
Un siècle a changé la physique ;
Nos temps sont féconds en retours.
Je crains que le soleil n’abdique :
Muses, restez ; restez, Amours.

Enivrons-nous de poésie,
Nos cœurs n’en aimeront que mieux ;
Elle est un reste d’ambroisie
Qu’aux mortels ont laissé les dieux.
Quel est sur moi le froid qui tombe !
C’est le froid du soir de mes jours.
Promettez un rêve à ma tombe :
Muses, restez ; restez. Amours.