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Bois dans ma coupe, ô messager fidèle !
Et dors en paix sur le sein de Nœris.

Mais du billet quelques mots me font croire
Qu’il est en France à des Grecs apporté.
Il vient d’Athène ; il doit parler de gloire :
Lisons-le donc par droit de parenté.
Athène est libre ! amis ! quelle nouvelle !
Que de lauriers tout à coup refleuris !
Bois dans ma coupe, ô messager fidèle !
Et dors en paix sur le sein de Nœris.

Athène est libre ! ah ! buvons à la Grèce :
Nœris, voici de nouveaux demi-dieux.
L’Europe en vain, tremblante de vieillesse,
Déshéritait ces aînés glorieux.
Ils sont vainqueurs ; Athènes, toujours belle,
N’est plus vouée au culte des débris.
Bois dans ma coupe, ô messager fidèle !
Et dors en paix sur le sein de Nœris.

Athène est libre ! ô muse des Pindares !
Reprends ton sceptre, et ta lyre, et ta voix.
Athène est libre en dépit des barbares ;
Athène est libre en dépit de nos rois.
Que l’univers, toujours instruit par elle,
Retrouve encore Athènes dans Paris !
Bois dans ma coupe, ô messager fidèle !
Et dors en paix sur le sein de Nœris.

Beau voyageur, au pays des Hellènes
Repose-toi, puis vole à tes amours ;