Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 1.pdf/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Je prends, quitte, et reprends Adèle,
Sans façon comme sans regrets.
Au revoir, un jour me dit-elle.
Elle revint long-temps après ;
J’étais à chanter sous la treille :
Ah ! Dis-je, l’année a son cours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !

Mais il est une enchanteresse
Qui change à son gré mes plaisirs.
Du vin elle excite l’ivresse,
Et maîtrise jusqu’aux désirs.
Pour elle ce n’est pas merveille
De troubler l’ordre de mes jours,
Au printemps avec la bouteille,
En automne avec les amours.