LA BACCHANTE
Cher amant, je cède à tes désirs :
De champagne enivre Julie.
Inventons, s’il se peut, des plaisirs ;
Des Amours épuisons la folie.
Verse-moi ce joyeux poison ;
Mais sur-tout bois à ta maîtresse :
Je rougirais de mon ivresse,
Si tu conservais ta raison.
Vois déjà briller dans mes regards
Tout le feu dont mon sang bouillonne.
Sur ton lit, de mes cheveux épars,
Fleur à fleur vois tomber ma couronne.
Le cristal vient de se briser :
Dieux ! Baise ma gorge brûlante,
Et taris l’écume enivrante
Dont tu te plais à l’arroser.
Verse encor ! mais pourquoi ces atours
Entre tes baisers et mes charmes ?
Romps ces nœuds, oui, romps-les pour toujours :
Ma pudeur ne connaît plus d’alarmes.