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L’IVROGNE ET SA FEMME


Air : Quand les bœufs vont deux à deux (Air noté )


Trinquons, et toc, et tin, tin, tin !
Jean, tu bois depuis le matin.

    Ta femme est une vertu :
    Ce soir tu seras battu.

bis.


    Tandis que dans sa mansarde
    Jeanne veille, et qu’il lui tarde
    De voir rentrer son mari,
    Maître Jean, à la guinguette,
    À ses amis en goguette
    Chante son refrain chéri :

Trinquons, et toc, et tin, tin, tin !
Jean, tu bois depuis le matin.
    Ta femme est une vertu :
    Ce soir tu seras battu.

    Jeanne pour moi seul est tendre,
    Dit-il ; laissons-la m’attendre.
    Mais, maudissant son époux,
    Jeanne, la puce à l’oreille,
    Bat sa chatte que réveille
    La tendresse des matous.