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Quand le champagne pétille !
Quoi ! l’air décent ? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot.
    Mets ta pudeur à l’aise :
Viens, Margot, viens, qu’on te baise.

Qu’elle est bien au piano !
Sa voix nous charme et nous touche.
Mais devant un soprano
Elle n’ouvre point la bouche.
Quoi ! par pitié ? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot.
    Ici point d’Albanèse :
Viens, Margot, viens, qu’on te baise.

L’amour, à point la servant,
Fait pour Margot feu qui flambe,
Mais par elle il est souvent
Traité par-dessous la jambe.
Quoi ! par-dessous ? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot.
    Il faut bien qu’il s’y plaise :
Viens, Margot, viens, qu’on te baise.

Margot tremble que l’hymen
De sa main ne se saisisse ;
Car elle tient à sa main,
Qui parfois lui rend service.
Quoi ! pour broder ? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot.
    Que fais-tu sur ta chaise ?
Viens, Margot, viens, qu’on te baise.