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Quoi ! ne peut-on venir au monde
Sans l’enlever à ses enfants ?
Certaine personne un peu ronde
Réclame ses secours savants.
J’entends ce tendron qui l’appelle :
Les parents même en ont frémi.
N’accouchez pas, mademoiselle ;
Laissez-nous fêter notre ami.

Qu’il coule gaîment son automne,
Que son hiver soit encor loin !
Puisse-t-il des soins qu’il nous donne
N’éprouver jamais le besoin !
Puisqu’enfin dans nos embrassades
Il n’est point heureux à demi,
Mourez sans lui, mourez, malades ;
Laissez-nous fêter notre ami.