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donc de leurs privilèges pour faire le bien ; qu’elles soient les auxiliaires des hommes éminents dont la science éclaire le monde. Collaboratrices zélées, elles accompliront le grand œuvre de salut, elles feront sortir de l’ornière les êtres qu’une fausse éducation mène à l’indifférence ou à la négation des plus hautes vérités. »

Comme on voit Mme Cartier de Saint-René n’engage pas les femmes à réclamer, pour pouvoir faire le bien, le droit de compter dans la société ! elle les invite simplement à user du pouvoir occulte qu’elles possèdent !

Redoutons, au contraire, Madame, l’influence de la femme qui n’est pas libre, car la servitude n’a pas seulement le très grand inconvénient d’imposer des souffrances matérielles, elle a encore la triste propriété de déformer l’âme et d’atrophier les cerveaux. La femme en tutelle ne veut pas souvent le bien et quand elle le veut elle est sans pouvoir, le mal, le vice étant seuls puissants là où règne l’esclavage féminin.

Et d’ailleurs, il ne doit rien être demandé à qui l’on n’a rien donné !

Camille Belilon.