Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Chapitre XV


la stadvogtei


C’est en face de la Stadvogtei que vient de s’arrêter l’automobile dans laquelle on m’avait fait monter à la gare. C’est une prison bien connue en Allemagne. En temps de paix, elle sert à la détention des prisonniers politiques, et en général de tous ceux qui attendent le moment de comparaître en Cour d’Assises. Située sur la rue Dirksen, à environ 200 verges de la place dite Alexandre, elle est attenante à la préfecture de police. C’est un immense édifice de forme triangulaire dans son ensemble.

C’est là que l’on me prie de descendre. On me fait entrer dans un bureau où se trouvent deux militaires : l’un sergent-major et l’autre sous-officier.

Je dois dire qu’à ce moment-là j’ignorais encore complètement où j’étais, et quel pouvait être le caractère de l’institution où l’on m’avait introduit. J’étais encore sous l’impression que ce pouvait être un hôtel d’un genre particulier, réservé aux prisonniers de passage à Berlin, — les justes récriminations de mon