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Anvers, pour discuter plus longuement avec le major cette question du décuplement de la taxe. Après un long entretien que nous eûmes avec lui, après les assurances renouvelées qu’il me donna que je pourrais demeurer en territoire occupé sans crainte d’être ennuyé, molesté ou emprisonné, eu égard précisément à ma profession et aux services médicaux que je rendais à la population, nous décidâmes d’attendre jusqu’au mois d’avril. C’est à cette époque que les taxes devaient être payées, et alors, ce haut officier allemand, fonctionnaire important de la province d’Anvers, s’engageait à discuter avec les autorités financières allemandes, de Bruxelles, la question de savoir s’il ne serait pas possible de faire disparaître les conditions particulièrement onéreuses qui consistaient à soumettre à une taxe multipliée par dix toutes les propriétés que nous avions en Belgique.

Au mois d’avril, les taxes furent payées au taux ordinaire, et je me rendais de nouveau à Anvers, chez le major, pour l’engager à entrer en négociations avec les autorités financières allemandes au sujet de la majoration des taxes.

Il me promit de considérer la chose aussitôt que ses nombreuses occupations lui en laisseraient le loisir. Enfin, il me renouvela l’assurance de sa haute protection, me conjurant de vivre en parfaite sécurité, qu’il ne saurait être, à mon sujet, question d’un internement.

Quant à la question des taxes, il n’en avait aucun doute, elle serait réglée à notre entière satisfaction.