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matin, et cela, jusqu’à nouvel ordre. Ce fut un tollé général dans la commune.

On disait avec raison : Mais les délinquants ont été pincés et punis, et le crime, en vérité, n’était pas grand. Il s’agissait, comme il a été dit plus haut, de deux galopins qui s’étaient amusés à faire jouer le volant d’une locomotive.

Tout le monde avait encore à la mémoire ce document épiscopal qui donnait à tous l’assurance, d’après les promesses de l’autorité allemande, qu’aucun délit particulier ne saurait entraîner de représailles contre la population civile. Mais que faire ?… On tint conseil de tous côtés. Les notables s’assemblèrent secrètement, et l’on décida de soumettre le cas au gouverneur d’Anvers, le général Von Huene.

Rien n’y fit : les vingt-quatre citoyens de Capellen durent monter la garde durant les nuits froides de décembre et de janvier devant la gare de Capellen.

La veille de Noël, c’était le tour de l’équipe dont faisait partie le vieux curé, M. Vanderhout, âgé d’environ 70 ans, et qui dut passer la nuit, sous une pluie battante et froide, à faire les cent pas devant la gare avec ses sept compagnons. Le lendemain il était alité, malade. Vers le 15 janvier, un ordre venu d’Anvers mettait fin à ce règlement arbitraire des autorités locales.

À peu près vers ce temps-là, un nouvel officier s’était présenté au château pour se faire héberger. Celui-là fut d’un commerce beaucoup moins agréable