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Chapitre VII


dans les transes


Vendredi, le 9 octobre 1914, fut pour la ville d’Anvers et pour les villages situés dans la zone des forts extérieurs, une journée d’anxiété et de crainte. L’Allemand était, c’est bien le cas de le dire, dans nos murs. Entré dès le matin, dans la ville même, il s’était vite répandu, par toutes les routes de l’est, de l’ouest et du nord, dans la forteresse et dans les environs. — Quand arrivera-t-il à Capellen ? C’est la question que tout le monde se posait.

Dans les groupes disséminés un peu partout, dans les allées du parc du Starrenhof (résidence de la famille Cogels), sur la grande chaussée Anvers-Hollande, en face de la maison communale, on se demandait : « Quand aurons-nous les Allemands ? » Et la crainte se peignait sur toutes les figures, car les rapports qui nous étaient parvenus des villages du centre et de l’est de la Belgique étaient loin de nous rassurer sur la conduite probable de la soldatesque allemande.

Des réfugiés du village d’Aerschot, qui logeaient