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EN PRISON À BERLIN

sont les ouvriers qui ont déjà subi ce malheureux sort ; plus nombreux ceux que menacent les mêmes violences.

Au nom de la liberté de domicile et de la liberté de travail des citoyens belges ; au nom de l’inviolabilité des familles ; au nom des intérêts moraux que compromettrait gravement le régime de la déportation ; au nom de la parole donnée par le Gouverneur de la province d’Anvers et par le Gouverneur général, représentant immédiat de la plus haute autorité de l’Empire allemand, je prie respectueusement Votre Excellence de vouloir retirer les mesures de travail forcé et de déportation intimées aux ouvriers belges et de vouloir réintégrer dans leurs foyers ceux qui ont déjà été déportés.

Votre Excellence appréciera combien me serait pénible le poids de la responsabilité que j’aurais à porter vis-à-vis des familles, si la confiance qu’elles vous ont accordée par mon entremise et sur mes instances était lamentablement déçue.

Je m’obstine à croire qu’il n’en sera pas ainsi.

Agréez, Monsieur le Gouverneur général, l’assurance de ma très haute considération.

Signé : D.-L. Cardinal MERCIER,
Archevêque de Malines.

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À la lettre du primat de Belgique, le général von Bissing répondit, le 26 octobre, par un long plaidoyer ou il prétendait démontrer que le Gouvernement allemand, en déportant les ouvriers belges, se bornait