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MILLE ET UN JOURS

Justice, c’est-à-dire indemnité aux millions de femmes et d’enfants privés de leur soutien.

Pourquoi, dira-t-on, faut-il ici parler de magnanimité ?

Est-ce que tout le peuple de l’Allemagne et des pays alliés à l’Allemagne ne mérite pas la plus sévère condamnation ?

Je ne fais ici, en prononçant ce mot de magnanimité, que refléter la pensée exprimée par les chefs des trois grands pays alliés au lendemain de l’armistice, — : Lloyd George, Clémenceau et Wilson.

C’est que, comme le déclarait le 4 juillet dernier à la salle Westminster à Londres, M. Winston Churchill : « Nous sommes liés par les principes que nous avons professés et pour lesquels nous combattons. Ces principes nous permettront de demeurer sages et justes dans la victoire qui doit être, qui sera nôtre.

« Et quelque grande que soit cette victoire, ces mêmes principes protégeront la nation allemande. Nous ne pourrions traiter l’Allemand comme il a traité l’Alsace-Lorraine ou la Belgique ou la Russie, ou comme il nous traiterait tous s’il en avait le pouvoir. »

C’est que la population d’un pays se recrute pour plus de la moitié chez les femmes et les enfants et qu’on ne saurait, sans descendre au niveau des méthodes employées, en Belgique par exemple, faire la guerre à la propriété, aux femmes, aux enfants.