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EN PRISON À BERLIN

guement causé avec les officiers canadiens internés en Hollande et dont nous avions été les hôtes à Sheveningen où ils avaient réussi à se créer une sorte de petit « Home ».

J’y fus un jour invité et présenté par l’excellent major Ewart Osborne, de Toronto. Je garderai un souvenir bien agréable des quelques heures passées au milieu d’eux.

Nous avions parlé sous-marins ; nous avions parlé du pays et de l’époque probable, possible de leur rentrée.

L’amirauté anglaise avait l’entière direction du service postal et passager entre l’Angleterre et la Hollande. Des convois allaient, des convois venaient, c’était tout ce qu’on pouvait dire. De l’heure du départ, du point d’embarquement, du nom des paquebots, de la route à suivre, du port d’arrivée, les passagers étaient tenus dans la plus complète ignorance.

Lorsqu’un permis de passer en Angleterre était consenti, le voyageur devait se présenter chaque jour de 11 heures à midi pour recevoir ses instructions. Nous faisions donc visite chaque jour, à cette heure, au Consulat Général d’Angleterre, à Rotterdam. Cela dura une semaine. Un bon jour, il y avait du nouveau ! Nous recevions une communication verbale et très discrète de prendre place dans un train à telle gare, à telle heure.

Nous étions enchantés. Nous avions quitté le Consulat depuis cinq minutes à peine lorsque soir le