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EN PRISON À BERLIN

nous attendîmes le résultat de cette explication pendant quatre jours, et durant tout ce temps le sous-officier Hoch était dans des transes terribles : il se voyait condamné au cachot pour quatre ou cinq mois ou renvoyé dans les tranchées où déjà trois de ses frères étaient tombés.

Enfin, après quatre jours, le lieutenant Block venait me faire part de la réponse qu’il avait reçue de l’Ober Kommando. « L’explication, disait le document, est satisfaisante, mais le sous-officier Hoch devra être sévèrement réprimandé. » — « J’espère que ces réprimandes ne seront pas trop sévères », lui risquai-je. Il ne voulut pas donner de réponse : Un officier allemand ne se compromet pas quand il s’agit de la discipline !

Il me quitte et, quelques instants après, il commande qu’on lui amène le sous-officier alsacien. Et voici le colloque qui eut lieu entre les deux :

L’officier. — « Sous-officier Hoch ? »

— « Oui, mon lieutenant. »

— « Vous êtes sorti avec le prisonnier Béland, la semaine dernière ? »

— « Oui, mon lieutenant. »

— « Vous êtes passé par les rues du Roi et Unter den Linden ? »

— « Oui, mon lieutenant. »

— « Vous savez que c’est contraire aux instructions que nous avons reçues ? »