Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.
213
EN PRISON À BERLIN

officier devait être puni pour les avoir ignorées. J’exprimai tout mon regret de voir un brave homme comme M. Hoch impliqué dans cette affaire. Il convint avec moi que le sous-officier Hoch était un homme de devoir généralement. Alors il me passe une idée par la tête : celle de sauver Hoch, si c’était possible. Je suggère à l’officier d’attendre une heure avant d’envoyer sa réponse à l’Ober Kommando, et ma suggestion est agréée. Il me quitte et je descends immédiatement à la cellule du sous-officier Hoch.

En me voyant entrer, celui-ci comprit qu’il s’agissait d’une mauvaise affaire :

— « Nous avons des ennuis ? » dit-il.

— « Oui, mais ce n’est pas si grave. Voici : il nous arrive un petit embêtement. »

Je lui relate ce qui venait de se passer entre l’officier et moi, et le pauvre sous-officier, levant les bras, s’écrie : « Je suis fini. » Non, non, je lui assure qu’il n’est pas fini, qu’il y a moyen de se dégager.

— « Comment ? » dit-il.

— « Eh ! bien, un jour chaque semaine, selon la règle, vous passez l’après-midi en ville : supposons que lorsque les instructions me concernant ont été lues par le sergent-major, supposons, dis-je, que cet après-midi-là vous étiez sorti. »

— « Ah ! reprit Hoch, mais j’étais présent. »

— « Je ne vous demande pas, lui dis-je, si vous étiez présent. Je vous affirme que vous étiez sorti. »