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MILLE ET UN JOURS

nal semi-officiel, avait publié, au cours de l’hiver 1914-1915, une série de documents que l’on disait avoir été trouvés dans les archives de Bruxelles. Ces documents, qui ont dû être publiés dans tous les pays alliés, établissaient qu’une certaine convention avait eu lieu entre un attaché militaire anglais et un officier belge, au sujet d’un débarquement éventuel de troupes anglaises à Ostende.

J’avais pris connaissance de tous ces documents, et j’avais aussi remarqué, en marge de l’un d’eux, une note écrite par l’expert militaire belge, et ainsi conçue : — « L’entrée des Anglais en Belgique ne se ferait qu’après la violation de notre neutralité par l’Allemagne. »   Cette note enlevait au document tout entier son caractère d’hostilité envers l’Allemagne.

Après la publication de ces documents, des commentaires de source officielle avaient été publiés dans les journaux, et l’on disait entre autres choses que ces pièces, découvertes dans les archives belges, étaient connues des autorités compétentes en Allemagne, avant la déclaration de la guerre.

Je posai donc à M. Wolff la question suivante :

— « N’est-il pas vrai que tous ces documents auxquels vous faites allusion étaient connus des autorités compétentes en Allemagne, avant la guerre ? »  …

— « Oui », dit-il.

— « Alors, comment se fait-il que le chancelier impérial, M. Von Bethman-Hollweg, ait pu faire, le 4 août 1914, la déclaration suivante au Reichstag :