Chapitre XXVI
question d’échange
Le 19 avril 1918 restera pour moi une date mémorable. Je venais d’être prié de me rendre à la Kommandantur : un sous-officier, qui avait reçu l’ordre de m’y accompagner, m’attendait au rez-de-chaussée. De quoi pouvait-il s’agir ?… On avait eu maintes fois l’exemple de prisonniers appelés à la Kommandantur, qui n’étaient jamais revenus chez nous mais avaient été transférés dans une autre prison. Je pouvais être un peu inquiet, mais il n’y avait pas à hésiter, surtout quand il s’agissait d’un ordre donné par l’autorité militaire.
En sortant de la prison, j’entamai avec le sous-officier une conversation un peu vague.
— « Mais, me dit-il, savez-vous pourquoi vous êtes appelé à la Kommandantur ? »…
— « Oui », lui répondis-je.
— « Qu’est-ce ? » dit-il.
— « Je vais être libéré ! »…