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MILLE ET UN JOURS

— « Cela, je le voudrais bien, et je ferai tout en mon pouvoir pour vous être utile, mais je ne sais vraiment pas si je réussirai. Puis-je faire quelque chose, en outre de cela ? »

— « Rien que je sache. »

— « Avez-vous une bonne cellule ? »…

— « J’habite une cellule avec trois autres détenus. »

— « Vous serait-il agréable d’en avoir une à vous seul ? »

— « Oui, assurément, car je pourrais y travailler beaucoup plus à mon aise. »

Après ce court entretien, M. Wasserman prenait congé de moi, et quelques jours plus tard on m’offrait une cellule située au cinquième, c’est-à-dire à l’étage le plus élevé. Là, il y avait une circulation d’air plus considérable, et une plus grande proportion du firmament était accessible à nos regards. C’est cette cellule que j’ai habitée pendant trois ans, le No 669.

La prison était chauffée au moyen d’un système de radiateurs à l’eau, mais durant l’avant-midi seulement. Tout chauffage était abandonné vers les 2 heures après-midi et, généralement, dans la soirée il faisait très froid. Il m’est arrivé assez souvent d’être obligé de me mettre au lit dès 7 heures, au moment où les portes étaient fermées. En utilisant toutes les couvertures disponibles, je parvenais à