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que Williamson a tenté de se suicider, qu’il est couvert de sang, et qu’on lui a enlevé son rasoir. Pendant que le sous-officier me parlait, le bruit causé par les assauts répétés contre les murs et la fenêtre nous parvenait assez distinctement. Le sous-officier me dit : — « C’est Williamson qui fait tout ce tapage. » — Je pensai qu’il n’était pas en danger de mort immédiat puisqu’il pouvait faire ainsi vibrer les énormes assises de l’édifice. À la demande du sous-officier, je me rendis en face de la cellule de Williamson. Je me décidai de lui adresser la parole par cette petite ouverture ronde d’à peu près un pouce de diamètre, ménagée au centre de toutes les portes de cellules. Je n’avais pas encore fini de lui adresser la parole, qu’il porta un coup formidable tout près de l’endroit où j’étais. D’un mouvement instinctif je reculai, et le sous-officier fut d’avis, comme moi, qu’il ne serait pas prudent d’ouvrir la porte immédiatement. Williamson avait évidemment une arme quelconque à la main. Nous présumions qu’il était venu à bout de détacher une pièce de son lit en fer. Je suggérai alors au sous-officier de téléphoner à la préfecture de police pour demander l’aide de deux constables. Le sous-officier sortit puis revint quelques minutes plus tard avec deux constables et deux autres sous-officiers de la prison. Je propose au sous-officier d’ouvrir d’abord la cellule de Collins, compagnon de Williamson, et qui se trouvait tout à côté. Collins, que l’on laissa sortir dans le corridor, avait tout entendu le tapage fait par Williamson. Nous lui