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Mes quatre années de captivité
en Belgique

(Suite de page 33)


Vingt-quatre heures en prison



JE me mis à sangloter, je suppliai, mais tout fut inutile, et quelques minutes plus tard je me trouvai seule dans une cellule bien verrouillée où il n’y avait qu’un petit lit de camp sur lequel je me jetai épuisée et désespérée. Deux heures plus tard, des militaires m’apportèrent une feuille de papier, un cruchon de colle et tous les fragments de ma lettre que l’on était allé retirer de l’endroit où je les avais cachés. Et je reçus l’ordre de rassembler et de coller ensemble tous les morceaux de ma lettre de façon à la reconstituer dans son entier. Ce travail dura une heure.

Le lendemain matin, à 9 heures, on vint m’avertir que ma lettre avait été envoyée à Anvers où le censeur n’y avait rien trouvé de compromettant, mais que j’étais condamnée à passer 24 heures en prison ou à payer une amende de 50 marks. Je voulus payer immédiatement les 50 marks demandés, mais l’officier à qui je m’adressais me dit tout simplement : « Non, vous avez été condamnée à 24 heures de prison ; mais vous venez de passer ce temps dans votre cellule. Vous pourrez donc partir dans quelques minutes, sur le train qui va en Hollande. »