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de ses supérieurs. Le curé avait cette réplique toute prête qu’il ne manqua pas de faire :

« Alors, » dit-il, « si vous obéissez à vos supérieurs en me réclamant la lettre de son Éminence, vous trouverez bon que je vous la refuse parce que mes supérieurs à moi m’ont ordonné de la lire à mes paroissiens. »

Sur ce refus, les soldats entreprirent de fouiller la maison et ne se retirèrent qu’après avoir trouvé le précieux document.


Les Boches à l’église



LA semaine suivante, la nouvelle se répandit à Cappellen que dans l’église de Lecken, à Bruxelles, l’église même fréquentée par la famille royale en temps de paix, un nouvel incident s’était produit. Quand le curé, du haut de la chaire, voulut continuer la lecture de la lettre pastorale, dont la première partie avait été lue le dimanche précédent (puis confisquée), deux officiers qui assistaient à la messe avec un détachement de soldats, lui ordonnèrent de leur place de discontinuer sa lecture. Le curé répliqua qu’il ne faisait qu’accomplir son devoir, qu’il accomplirait ce devoir jusqu’au bout, et qu’il ne céderait que devant la force brutale. Les deux officiers délibérèrent, jetèrent un coup d’œil sur leur détachement, puis se retirèrent sans pousser plus loin leur intervention. Ils n’osèrent pas porter la main sur un prêtre dans l’exercice de ses fonctions. L’incident créa une vive sensation dans tout le pays.


Le Cardinal Mercier prisonnier



C’EST après la publication et la confiscation de cette désormais fameuse

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