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tenant sur ses genoux un Enfant Jésus dont la nudité par trop complète semblait déplacée. Dans la partie droite du vitrail primitif, on reconnaissait, au témoignage de l’abbé Laverrière, une sainte nimbée, en manteau royal terrassant un monstre énorme. Il s’agit probablement de sainte Marthe.

6e chapelle. — Vitrail moderne.

7e chapelle. Sacré-Cœur, autrefois soin le vocable de saint Vincent. La fenêtre conserve encore son vitrail primitif, l’un des plus intéressants de la collégiale. Malgré les restaurations qu’il eut à subir, il est dans un état de conservation très satisfaisant. Les ajours et le soubassement sont modernes, sauf deux médaillons utilisés dans la base. Les quatre lancettes sont occupées par autant de grandes figures en pied, abritées sous des dais étagés et très ouvrages (Pl. VIII). Ce vitrail doit être attribué à deux époques différentes : les architectures, entièrement blanches relevées de jaune à l’argent, accusent franchement le quinzième siècle, tandis que les figures trahissent la fin du seizième et même le début du dix-septième siècle. Il est probable qu’à la suite de quelque accident lu personnages durent être remplacés, tandis que les architectures qui n’avaient pas soutien ont été conservées.

À gauche, un diacre vêtu de la dalmatique, saint Étienne ou saint Laurent, tient une palme et le livre des Évangiles. Sainte Anne apprend à lire à la Vierge enfant ; saint Christophe traverse un torrent, portant l’Enfant Jésus sur ses épaules, suivant la tradition ; la tête du saint, très expressive, est tournée du côté de l’Enfant qui, d’une main, le bénit, et de l’autre, porte la boule du monde. Contrairement à l’usage, la tête de saint Christophe n’a pas de nimbe et, celle de l’Enfant Jésus n’est pas crucifère. Enfin saint Louis, roi de France, vêtu du manteau de velours bleu fleurdelisé d’or et doublé d’hermine, tient le sceptre et la main de justice.

Dans le soubassement, on a mesuré deux petits sujets du seizième siècle, dont l’un représente la gracieuse légende de sainte Gudule, qui peut se rapporter aussi à sainte Germaine ; la sainte tient un cierge allumé que le diable s’efforce d’éteindre au noyau d’un soufflet, tandis que, du côté opposé, un ange le rallume sans relâche avec un flambeau. Malheureusement, les restaurations successives dont ce vitrail a été l’objet, notamment en 1853, ont fait disparaître une très précieuse inscription tracée dans le soubassement, qui indiquait sen origine et son auteur. Elle nous a été conservée par M. l’abbé Laverrière et en voici la teneur :

duc de motpens † a faict d(on)
facte par paul de boullongne en mai 1600.