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les mains jointes, et des anges agenouillés, vêtus de blanc, chantent en l’honneur du Saint-Sacrement des strophes inscrites sur des banderoles qu’ils tiennent à la main :

Panem angelorum manducavit homo. Et vinum lactificet cor hominis.
Educas panem de terra. Panem de cœlo præstitisti eis.
Omne delectamentum in se habentem.
Fig. 71. — Tête de lange portant les armes du cardinal de Bourbon

Au-dessous une série d’enfants nus et des petits génies ailés, portés par des motifs d’architecture et des coquilles Renaissance soutiennent des guirlandes de feuillage. Au sommet de la baie de gauche, un ange aux ailes rouge flamboyant tient les armes du cardinal de Bourbon : d’azur à trois fleurs de lis d’or, à la bande de gueules : c’est une figure d’un dessin superbe, et du plus grand style (fig. 71).

Si, dans l’architecture et la sculpture de la chapelle, l’art du quinzième siècle conserve encore toute son intégrité, la Renaissance triomphe dans les vitraux : niches à coquilles, putti nus, guirlandes, dauphins, médaillons avec des portraits de profil à l’italienne (fig. 72). Ce sont tous les motifs que nous verrons se développer encore et s’épanouir à Brou. Mais les anges qui volent au-dessus de ces architectures italiennes sont de dessin et de type tout français.

Fig. 72. — Figurine de la chapelle des Bourbons

La tonalité générale claire et cependant vivement colorée est infiniment heureuse. Tous les anges aux robes blanches ont la chevelure rehaussée de jaune d’or et s’enlèvent sur des fonds bleus adoucie, les ailes ont des colorations vert tendre et pourpre correspondant à celles des coquilles.

Au couchant, une rose de forme hélicoïdale surmonte une baie rectangulaire, aujourd’hui murée, mais qui devait éclairer fort heureusement les délicates sculptures de la chapelle.