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Bordure du vitrail. — Les Vertus et les Vices.
Fig. 42. — L’ébriété
Nous ne saurions entrer ici dans l’étude iconographique des figures allègoriques de la Psychomachie, ou combat de l’âme, si fréquente dans le symbolisme figuré du Moyen Age. La lutte entre les Vertus et les Vices présente son enseignement moral aussi bien sur les enluminures des manuscrits et les tapisseries que sur les fresques, les vitraux et les sculptures de nos cathédrales et même d’édifices religieux d’importance secondaire[1].
Fig. 43. — La chasteté

Dans le vitrail de Lyon, sept Vertus et les sept Vices contraires occupent une série de petits médaillons inscrits dans la bordure. Toutes les Vertus, sous les traits de jeunes femmes, sont assises, chastement vêtues de robes et de manteaux largement drapés, la tête voilée et nimbée. Dans le haut ou le bas du médaillon, leurs noms sont tracés en lettres capitales.

Fig. 44. — La cupidité
La Chasteté porte dans chacune de ses mains une fleur ou une tige fleurie, symbole de la pureté virginale (fig. 43). En face, l’Ébriété, tenant la coupe de l’ivresse, semble vanter à sa voisine, par le geste de la main gauche, les délices de la capiteuse boisson (fig. 42). L’ivrognerie, sans être le vice directement opposé à la chasteté, n’en constitue pas moins une source d’impureté et peut ainsi autoriser cette anomalie qui se rencontre également dans une verrière de la cathédrale d’Auxerre.
Fig. 45. — La charité
  1. Voir sur ce sujet les développements que nous avons publiés dans la Monographie de le Cathédrale de Lyon, et surtout l’étude si complète, si documentée, que M. Émile Mâle a consacrée aux représentations des Vices et des Vertus dans son précieux ouvrage : l’Art religieux du treizième siècle en France, p. 123 et suivantes.