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propriété de reconnaître si un malade était en danger de mort et, en ce cas, d’absorber sa maladie en tournant la tête vers lui et en s’envolent ensuite dans les rayons du soleil. La légende de ces deux oiseaux est également empruntée aux Bestiaires moralisés et figure seule, comme le fait si judicieusement observer M. E. Mâle, dans le sermon d’Honorius d’Autun du jour de l’Ascension.

6o Dans le médaillon central, plusieurs apôtres contemplent Jésus montant au ciel. À droite et à gauche, deux anges debout tiennent des banderoles, sur lesquelles on lit : Viri galilæi, quid statis aspicientes in cælum ?

7o Dans un nimbe amandaire soutenu par deux anges, le Christ porte sa croix triomphale et bénit de la main droite. Dans la bordure, deux anges à mi-corps sont en adoration.

Fig. 33. — La Vierge et les Apôtres assistent à l’Ascension

Tel est cet ensemble qui s’enchaînait de façon si logique et si claire avant que la scène du cinquième rang transposée au deuxième ne fût prise pour la Visitation qui, d’ailleurs, ne saurait trouver place dans un enseignement moral aussi étroitement résumé. Il en résulte que l’ordre des sujets latéraux est interverti et que la plupart n’ont plus leur signification primitive. Tels sont le Sacrifice d’Abraham et le Kladrius en regard de la Nativité, le Buisson ardent, la Toison de Gédéon en regard du sujet pris pour la Visitation.

M. Émile Mâle, dans son magistral ouvrage sur l’Art religieux en France, étudiant notre vitrail, fut le premier à découvrir qu’il n’était que la traduction littérale de l’un des sermons d’Honorius d’Autun, extrait de son Speculum Ecclesiæ, écrit au commencement du douzième siècle, mais encore très répandu au treizième. « Dans chacun de ces sermons, écrits pour les principales fêtes de l’année, il (Honorius) commence par faire connaître le grand événement de la vie du Sauveur que l’Église commémore en ce jour, puis il cherche, dans l’Ancien Testament, les faits qu’on en peut rapprocher et qui en sont les figures ; enfin, il