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écrits de Théophile, Neri, Félibien, Pierre Le Vieil, etc. D’autre part, les ateliers de Hollande et d’Angleterre poursuivaient interruption leurs travaux.

Malgré les terreurs de la Révolution qui sévissait dans notre pays, un homme de cœur, Alexandre Lenoir, avait courageusement entrepris de sauver de la destruction les chefs-d’œuvre de notre sculpture nationale et de l’art du vitrail en particulier. La collection de vitraux anciens qu’il réunit dans l’ancien couvent des Petits Augustins, aujourd’hui l’École des Beaux Arts, fut, assurément, l’enseignement le plus utile à la restauration de l’art du vitrail qui allait s’accomplir en même temps que renaissait la science archéologique, sous l’impulsion des Vitet, Langlois, du Sommerard, Didron et surtout de Viollet-le-Duc.

De nombreux ateliers se créent alors en France, et l’ère des restaurations intelligentes commence à la Sainte-Chapelle de Paris, à Chartres, à Bourges, à Sens, etc., par des artistes tels que Gérente, Lusson, Coffetier, Ondinot, etc.

Ce fut à cette époque que les vitraux de la cathédrale de Lyon subirent une première réparation par Thibaud, sur l’initiative du Cardinal de Bonald. Plus tard, ceux de l’Arbresle étaient confiés à Lobin, ceux d’Ambierle et de Saint-André-d’Apchon à Bonnaud.

L’étude consciencieuse du Moyen Âge avait enfin porté ses fruits : on ne se contentait plus de boucher les trous avec des fragments de verre pris au hasard, et on ne négligeait aucun effort pour restituer la pièce ancienne dans son état primitif. Ces efforts étaient complexes : outre l’analyse minutieuse des sujets représentés, il fallait encore tenir compte des modifications successivement apportées aux procédés de fabrication ; il fallait suivre les traces des restaurations entreprises à chaque époque, et qui se traduisaient par des pièces rapportées sans souci du dessin et de la coloration primitive, des légendes inscrites au hasard, des figures placées à contre-sens et l’interversion des sujets dans les vitraux à médaillons légendaires.


Le nombre des anciennes verrières diminuant de jour en jour, leur conservation devrait être l’objet d’une sollicitude d’autant plus constante. Si nous n’en trouvons plus, dans le Lyonnais, que des vestiges aussi rares, il ne suffit pas d’en rejeter la faute sur les guerres de religion et sur la Révolution, mais il faut trop souvent accuser aussi l’ignorance et la négligence de ceux qui sont constitués les gardiens naturels et responsables de ces trésors du passé. il serait aussi pénible