Page:Bégule - Les vitraux du Moyen âge et de la Renaissance dans la région lyonnaise.pdf/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
‹( 23 )›

frais des corporations. Celle des peintres et verniers se trouvait primitivement dans le collatéral droit près du chœur, sur remplacement de la chapelle actuelle de Saint-Joseph. En 1619, la Confrérie fut transportée à la chapelle de l’Annonciade construite par Simon de Pavie, où l’on voit encore l’inscription de son tombeau. Elle passa alors sous le patronage de saint Luc et de saint Clair. Cette chapelle, la troisième dans le bas-côté gauche, actuellement dédiée à saint François d’Assise, a conservé jusque vers 1840 un vitrail aux armes de la corporation des verriers : d’azur à l’étoile d’argent et trois diamants d’or. Deux écussons latéraux contenaient les outils employés par les vitriers : le diamant, le fer à souder, le marteau, la tringlette, le couteau, le compas[1] (Fig. 11).

Fig. 11. — Vitrail de la Chapelle de la Corporationdes Vitriers
Dans l’égtise des Cordeliers, à Lyon[2].

{{Lettrine|L|lignes=3|a destruction de nos vitraux fut, en partie, le résultat du fanatisme religieux des calvinistes ; mais elle fut continuée de façon systématique par les chanoines du dix-septième et du dix-huitième siècle, sous le prétexte que les verres de couleur obscurcissaient les églises et qu’ils gênaient la lecture des offices. Les verrières des douzième et treizième siècles étant les plus colorées, les plus intenses, ce sont elles qui eurent le plus à souffrir. L’abbé Lebeuf, qui écrivait son Histoire de Paris au moment où se commettaient ces actes de vandalisme, nous rapporte qu’« il existait, dans la seule étendue du diocèse de Paris, plus de quarante églises où l’on voyait encore, en 1754, des vitres du treizième siècle, sans

  1. Lors du rétablissement du culte, au commencement du siècle dernier, la corporation, transformée en société de bienfaisance, fit restaurer sa chapelle. On y lisait l’inscription suivante :
    Cette chapelle a été rétablie
    par la société de bienfaisance
    des maîtres peintres et vitriers
    de cette ville
    l’an
    MDCCCVII
  2. Nous devons la communication de ce document à l’érudit et regretté architecte lyonnais, A. Monvenoux.