Page:Bégule - Les vitraux du Moyen âge et de la Renaissance dans la région lyonnaise.pdf/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
‹( 21 )›

d’indépendance déjà en germe chez l’ouvrier, comme aussi contre toute manœuvre pouvant aboutir à une concurrence déloyale. Les garanties relatives à la capacité professionnelle sont maintenues aussi rigoureusement qu’au Moyen Âge. Cette capacité professionnelle est présumée suffisante chez les fils de maîtres et réglementée par un article spécial[1].

Fig. 10. — Étage supérieur de l’hôtel d’Horace Cardon, libraire lyonnais.
Construit en 1547, rue Mercière, n° 28. L’une des fenêtres a conservé son ancienne vitrerie en losanges montés en plombs.
  1. « Art. 9. — Nul compagnon qui aura fait son apprentissage en cette ville ne pourra avoir boutique, ni travailler de l’art du vitrier qu’il n’ait été reçu à la maîtrise, à laquelle il ne sera reçu qu’après avoir rapporté son brevet d’apprentissage, quittance d’icelui, et servir les maîtres l’espace de quatre années, en qualité de compagnon, et fait l’expérience d’un panneau de vitre bien groizé et d’un quatre tel qu’il lui sera prescrit par la Maîtres-gardes et Adjoints, en présence d’iceulx, et de quatre anciens, comme encore de payer la somme de cent vingt livres pour le droit de réception à la maîtrise, sur laquelle sera prélevée celle de vingt livres pour les frais des maîtres-gardes. »
    « Art. 10. — Les fils de maîtres qui auront atteint l’âge de dix-huit ans pourront ouvrir boutique de maître verrier sans être tenus de produire aucun acte d’apprentissage ni de compagnonnage, mais seulement de justifier qu’ils sont fils de maîtres et qu’ils ont travaillé et travaillent de l’art chez leur père ou ailleurs, et après avoir fait un panneau qui leur sera ordonné par leur sera ordonné par les maîtres-gardes, ils payeront la somme de trente livres pour droit de réception, dont il sera prélevé six livres pour les frais de maîtres-gardes.»