Page:Bégule - Les vitraux du Moyen âge et de la Renaissance dans la région lyonnaise.pdf/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
‹( 19 )›

de S. Roch et de S. Sébastien avec aussi les arinoyries de Mgr liArchevéque (Pierre d’Épinac), de Mgr de Mandelot et de la ville[1] ». En 1533, Bertin Ramus fait encore les vitraux. « es fenestrages du corps neuf de l’hôtel de ville ».

La transformation du vitrail en un tableau, l’oubli des lois fondamentales des conventions décoratives ne furent pas la seule raison de la décadence de ce grand art. Cette décadence est précipitée par les guerres religieuses et les troubles de la Ligue dès le milieu du seizième siècle. Dans nos provinces du Lyonnais et du Forez, les bandes calvinistes, sous le commandement du baron des Adrets, pillent et saccagent nos églises et nos monastères. Partout déprédations et massacres : les statues sont mises en pièces, les vitraux défoncés, les tombes profanées. Une grande partie des richesses artistiques que les siècles précédents avaient amassées sombrèrent dans le naufrage « de la prise de Lyon en 1562 par ceux de la Réforme ».

Fig. 9 — Vitre peinte en grisaille, rehaussée de jaune à l’argent
Provenant d’une maison de Beaujeu (Rhône), xvie siècle.

Les églises furent longues à réparer leurs ruines : cependant les progrès réalisés par la fabrication du verre blanc et de la glace permirent de revitrer rapidement et à peu de frais les édifices religieux, comme, par exemple, la chapelle des Pénitents blancs du confalon de Saint-Bonaventure[2]. Mais la plus grande partie des œuvres des anciens maîtres verriers avait disparu pour toujours.


Au dix-septième siècle, les travaux deviennent plus rares pour les peintres verriers, surtout sous le règne de Louis XIII, pendant lequel la fabrication du

  1. Arch. de la Ville de Lyon. Invent. som., série BB. registre l09. t. I. fol. 57.
  2. La restauration de cette célèbre chapelle, ruinée par les calvinistes, fut achevée en 1637 et était, au dire de Clapasson et des Statuts et Règlements de la Confrérie d’une extrême richesse. Sans parler des sculptures précieuses, des toiles célèbres de Th. Blanchet, de Ch. Delafosse. etc., d’un christ en croix attribué à Rubens, vingt-deux vitraux représentaient les armes de la Confrérie et les seize mystères de la vie de la Vierge.