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III

VITRAIL DE L’HÔTEL DE LA BESSÉE
(VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE)

Cl. L. B.
Fig. 83. — Armes de la famille de la Bessée


Des vitraux profanes du quatorzième et du quinzième siècle, il ne nous est pour ainsi dire rien resté dans la région lyonnaise. Aussi, peut-on citer comme une pièce à peu près unique un petit vitrail qui représente un seigneur et une dame jouant aux échecs dans une salle de leur habitation. Il se trouvait encore, au dix-septième siècle, à l’une des fenêtres de l’hôtel de la Bessée, à Villefranche (Rhône). Mais, en 1840, l’hôtel fut transformé et rebâti avec les matériaux anciens sur un nouvel alignement. La porte d’entrée, maison no 150 de la rue Nationale, est encore surmontée d’une armoirie sculptée dans la pierre dure (fig. 83): ; l’écu, flanqué d’un lion et d’un griffon, et qui a pour cimier un casque de chevalier sommé d’une tête de loup, est celui de la famille de la Bessée : fascé de gueules et d’argent de six pièces, au lion d’argent brochant sur le tout. Le vitrail disparut lors de cette reconstruction. Retrouvé en 1852 chez un fripier de Lyon par un historien du Beaujolais, le baron de la Roche la Carelle, il est aujourd’hui conservé au château de Sassangy (Saône-et-Loire), propriété de Mme la comtesse de Fleurieu. C’est un panneau carré, mesurant 55 centimètres de côté, dans un parfait état de conservation ; il est peint en grisaille avec quelques touches de jaune d’argent, et a la finesse d’une miniature sur verre (pl. X).

La scène qu’il représente a son histoire et sa légende. D’après une tradition populaire qui est rappelée dans une plaquette de 1671<ref name="Page 76">Mémoire contenans ce qu’il a de plus remarquable dans Villefranche, capitale du Beaujolais, Ville-<ref>, les deux personnages seraient