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la cathédrale de lyon

étroitement assujettie aux lignes architecturales. Mais la préoccupation d’un enseignement surtout dogmatique qui guidait les imagiers du siècle précédent s’atténue de plus en plus et finit par disparaître et laisser la place à des scènes de fantaisie ou à des sujets purement mondains. Or les mieux traités des bas-reliefs de la façade de Saint-Jean sont précisément ceux qui relèvent d’un art profane et « féminin » d’où l’idée religieuse est entièrement absente, et dont l’étude récente de M. Bertaux a montré l’intérêt[1]. Ils représentent les scènes qu’on voit couramment sur les ivoires du temps, couvercles de coffrets ou boîtiers de miroir. Ce sont de vraies scènes de Décaméron, d’une fantaisie galante et légère, délicieusement puérile : jeunes filles élégamment drapées tressent des couronnes, ou écoutent les doux propos de leurs adorateurs, couples en chasse qui s’égarent et se caressent, le faucon au poing, dans des bosquets fleuris.

Il faut également noter la perfection de l’appareil, la pureté des profils et l’habileté avec laquelle sont raccordées les moulures et les arêtes verticales encadrant les pieds-droits. Les arêtes des assises, toutes taillées isolément avant la pose, bloc par bloc, se raccordent exactement pour former des colonnettes d’une régularité parfaite.

Rappelons que le niveau primitif du parvis était

  1. La Femme et l’Art du Moyen Âge français (Revue de Paris, 15 novembre 1909).